.O.
22/05/2019
Je suis plutôt client des films avec Édouard Baer et Leïla Bekhti et le film m'avait été recommandé par un collègue de boulot qui m'avait dit "qu'il était correct et soulevait de nombreuses questions intéressantes".

C'est confiant que j'abordais cette lutte des classes ce qui explique sûrement ma déception. Le film enfile les clichés mais je ne sais pas comment ils seront reçus par les personnes qui ne connaissent pas le discours pedagogo de l'Éducation Nationale. Je pense au personnage de la professeure des écoles complètement dépassée que ce soit dans l'attitude ou dans le vocabulaire employé avec des enfants de primaire. Complètement à l'Ouest ? Pas du tout ! Complètement bercée par les injonctions de l'institution qui ne veut surtout pas appeler un chat un chat.

Si certaines situations sont bien pensées, d'autres laissent perplexe : seul le directeur (un homme) arrive à mettre la classe d'aplomb quand la prof est dépassée ? Quand il est question de gamins violents entre eux, que peut-on faire pour gérer ces situations qui parfois, peuvent vraiment aller très loin ?

On me dira que le film pointe aussi les contradictions de ces parents qui prônent la tolérance et l'intégration mais qui mettent leurs enfants dans des boîtes privées, que l'idée d'interdire aux enfants d'aller au cinéma pour leur en donner l'envie est plutôt bien vue, etc ...

Le film ne veut froisser personne ce qui donne du très bon, lorsqu'il y a discussion autour de la religion et du voile intégral en fin de film mais ne mène guère plus loin : "Nous serons d'accord dans notre désaccord" semblent dirent les personnages, mais peut-on faire une société unie si chacun vit dans son coin avec ses croyances (qu'elles quelles soient) qui vire à l'intolérance (un gamin qui dit avoir été enquiquiné car il a dit qu'il ne croyait en aucun Dieu, cela vous paraît étonnant ? Moi j'ai entendu au badminton un adulte dire qu'il le cachait pour ne pas être embêté dans son métier... ).